Le 20 novembre est (entre autres*) la journée internationale des droits de l’enfant, à l’occasion de la célébration du CIDE** qui fête ses 33 ans aujourd’hui. L’occasion pour nous de rendre hommage à Janusz Korczak, dont les combats et les écrits ont inspiré l’adoption de ce traité international – avec notamment son manifeste « Le droit de l’enfant au respect ».
« Vous dites :
— C’est épuisant de s’occuper des enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
— Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser.
Là, vous vous trompez. Ce n’est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d’être obligé de nous élever jusqu’à la hauteur de leurs sentiments.
De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre.
Pour ne pas les blesser. »
Janusz Korczak
Janucz Korczak
Quand j’étais petite, fascinée par la 2nde guerre et abonnée à « Je lis des Histoires Vraies », ma maman me lisait régulièrement mon numéro préféré : l’histoire de Janusz Korczak, l’homme qui a choisi délibérément d’être déporté vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie, pour ne pas abandonner à leur sort les enfants de l’Orphelina qu’il avait à charge. Un peu plus tard, le roman « Chante Luna » – qui prend place dans le même ghetto – continuait de me fasciner par le récit de cet homme qui a refusé son immunité, refusé de fuir le ghetto, refusé de faux papiers et qui, le 8 août 1942, tenait par la main deux enfants, suivi de 192 autres par rangs de quatre, portant leurs plus beaux Habits et le drapeau de la pièce « Roi Mathias Ier » pour monter dans ce qu’on appelera plus tard les trains de la mort.
Cet été, lors du café péda dédié à ce pédagogue, le silence a envahi la pièce aux premiers mots du texte de « Les grands penseurs de l’éducation » choisi pour l’occasion. Car oui, le récit de la vie de celui-ci ne peut laisser de marbre, et ses écrits ont inspiré la CIDE.
De la fameuse pièce suscitée à sa revue « La petite revue » presque entièrement conçue par des enfants, en passant par ses émissions de radio, Korczak défend publiquement ce qu’il nomme la cause des enfants et créera deux orphelinats dont le fonctionnement inspirera notamment le mouvement des pédagogies institutionelles.
Il y défend notamment le droit aux enfants de vivre dans le présent, le droit de se tromper, le droit d’être triste ou encore le droit d’avoir des secrets.
Le droit de l'enfant au respect
« Le droit de l’enfant au respect » est un manifeste universel publié par celui-ci dans lequel il explique pourquoi il est persuadé que les enfants « méritent respect, confiance et bienveillance » et exprime ses revendications pour leurs droits.
La réédition étoffée de ce texte complète les quelques dizaines de pages d’origine d’une préface permettant de remettre en contexte l’écrit, de l’intégralité de la (bien que controversée par certains mouvements decolonialistes et/ou anti-agisme) Convention Internationale des Droits de l’Enfant, et d’un guide à destination des éducateurices pour trouver du support pour la gestion des situations complexes (contacts associatifs, 119, etc..). Un ouvrage qu’il fait bon de laisser traîner en formation BAFA, BAFD, ou en salle anim, ne serait-ce que pour ce carnet d’adresse.
Lire également : Violences Educatives Ordinaire, un podcast à propos de l’adultisme
* Le 20 novembre est également la journée du souvenir trans – TDOR. A cette occasion, de nombreuses marches et manifestations sont prévues dans toute la France. En 2022, c’est la mort de 327 personnes trans qui seront commémorées ce jour-ci.
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