Dans cet article, Thibaut revient sur les meilleurs jeux de société de son année 2022.
A Noël, Melina me demande quel jeu de société m’a le plus marqué l’an passé. La tâche me paraît impossible et j’en ai donné 15. Pêle-mêle. Dans cet article, je me propose de développer mon avis sur les jeux qui m’ont le plus marqué : mes jeux préférés en 2022.
Les meilleurs jeux de société en 2022 : Mon Top 15 !
XIXe siècle, essor de l’industrie, nous incarnons les dirigeants de puissances économiques européennes en pleine expansion.
Un monument aussitôt injustement oublié. A mes yeux c’est une petite perle. Ubisoft a fait le choix honnête d’appeler le grand Martin Wallace (Brass, London, A few Acres of Snow, etc.) pour adapter son jeu PC en jeu de plateau. C’est à mes yeux une réussite. Une adaptation qui isole la saveur de la complexité du jeu vidéo et le restitue fidèlement et astucieusement sur un autre support. Le jeu est fluide, et les sensations puissantes.
XIXe siècle, essor de l’industrie, nous incarnons les dirigeants de puissances économiques européennes en pleine expansion. Oui. Le sujet ne semble pas des plus original. Il est vrai que l’empire colonial est une thématique assez redondante. Cette fois-ci, le focus est fait non pas sur la métropole, mais sur une colonie que les joueureuses administrent.
Pas tout récent, mais toujours d’actualité. Si d’autres jeux vieillissent mal, celui-ci n’en souffre pas. Sa récente réédition m’a permis de le redécouvrir. C’est un plaisir non dissimulé. Les tours sont rapides, la réflexion intense, l’opportunisme de mise.
3.Pantone
Pantone est un jeu d’ambiance, tout à fait intriguant. Je l’avais repéré à sa sortie. Je l’ai acheté sur un coup de tête et je ne suis pas déçu. On lui voit une paternité de Imagine. On superpose des cartes de couleurs unies pour dessiner (non, essayer de dessiner) des figures de la culture pop.
Le jeu est on ne peut plus simple, efficace. Comme tous les dixit, concepts, etc, il faut une culture commune à table, sinon, le jeu peut être un peu plus compliqué.
4.Brass
Banlieue lointaine de Londre, révolution industrielle. Acier, bière et charbon sont le nerfs d’une nouvelle guerre économique.
Le jeu est, encore une fois, de Martin Wallace. La première mécanique de jeu est assez simple. On construit des bâtiments en payant des ressources (charbon, acier, bière) produits par d’autres bâtiments. Simple me direz vous. Vraiment, vraiment pas, vous répondrais-je. Les ressources restent sur le plateau, et il va falloir acheminer les ressources , en péniche ou par le chemin de fer, jusqu’au lieu de construction. Commence alors le casse tête permanent et le sel du jeu.
5.Alchimistes
Alchimiste n’est pas un monstre ludique, ou une référence absolue, mais il fait quelque chose qu’aucun autre ne fait. C’est un pur jeu à l’allemande ou l’on se sent incarner le rôle, ici, celui du chercheureuse/ charlatan·e/ professeur·e de magie. Cette sensation est incroyable. On cherche, dans un monde dont personne ne connaît la physique, les lois fondamentales qui la régissent. Ce sentiment est grisant. Non seulement la course à cette vérité est stimulante, mais le jeu autour des théories (valide ou non !) et leurs réfutations, est génial.
6.Dandan
Une surprise de cette fin d’année. Magic est un jeu de plus de 30 ans, et pourtant des joueureuses arrivent encore à trouver des nouvelles façon de jouer. Incroyable. Dandan est un format de Magic dans lequel les deux mages s’affrontent avec les 20 PV habituels mais 1 seul deck commun imposé. La liste est imposée et principalement composée de petits ephemeres bleu permettant du contrôle sur la pioche, et 15 Dandan: une créature absurde et mauvaise. Ce mode de jeu est dans un premier temps étrange et déstabilisant mais on comprend vite l’intérêt. Une fois addict, à votre 5eme partie, vous comprendrez que ce format est un véritable jeu d’échecs et de bluff sur cette pioche et ce cimetière commun. Un petit bijou rafraîchissant pour tous les amateurices de Magic !
7.Res Arcana
Res Arcana est un jeu de Tom Lehmann (auteur de jeux méconnus comme race for the galaxy ou pandémie, entre autres). Res est un jeu au thème plaqué “magie et alchimie générique sans saveur”. Vous êtes un.e mage mélangeant des essences pour faire des artefacts mais surtout des bons gros POINTS DE VICTOIRES. Le.a premièr·e à 10 au moment du check met fin à la partie. Simple. On pourrait croire.
Comme Race for the galaxy, je ne connais personne ayant aimé se première partie de Res Arcana. En effet. Le jeu est déstabilisant. Plein de manières de scorer, une soupe de points ou tout se vaut, lors d’un tours de jeu, rien ne dirige les joueureuse.s, les actions sont très variées, autant de raison de détester ses premières parties. Par contre, pour celleux qui auraient persévéré, ResAarcana devient un bijou de fluidité et d’ingéniosité. En effet, si lors de la première partie ce sentiment de “tout se vaut, autant de rien faire” est justifié, lors des suivantes, on se rend compte de la valeur de chaque action, et de la finesse du jeu. Res Arcana est un squelette de jeu extrêmement robuste et sommaire, mais habillé d’une enveloppe extrêmement fine et maîtrisée. Un peu comme dans un Dominion (la comparaison est lointaine mais bon..), on sent que chaque valeur a sa place, que les choses se construisent en harmonie. Res est je crois, le jeu auquel j’ai le plus joué sur 2022.
8.Peloponnes
Peloponnes est , soyons honnête, une vieillerie, laide. Un jeu d’une autre époque. Pourtant il n’a pas été copié, et de fait, il en reste rafraîchissant. Un jeu d’enchères et de construction de ville dans une grèce antique (pour l’originalité, on repassera). On construit des bâtiments, installe des champs, on monte une économie. Malgré des règles moyennement bien écrites, le jeu est précis et avec différents niveaux de lecture du jeu, je le trouve extrêmement bon.
9.Hive & 10.Onitama
Hive et Omitama ont cela en commun d’être des jeux d’échiquiers novateurs. Dans Hive, il faudra entourer la reine adversaire à l’aide de vos insectes, sauf que chacune de vos petites bébête, fourmi, sauterelle, ou autre, ne se déplacent pas de la même manière. Dans Omitama, deux manières de gagner, ou en mangeant le roi adverse ou en déplaçant le vôtre sur une case précise. Sauf, qu’ici, vos pièces ne se déplacent jamais de la même manière. Vous avez deux cartes, chaque cartes indique comment vos pièces pourraient se déplacer. Une fois la pièce bouger selon la carte, vous la remettez au centre de la table et récupérer une autre carte. En d’autre terme, un déplacement effectué, et vos possibilités de mouvement s’en trouvent à nouveau changées. C’est une danse perpétuelle, un jeu d’échecs aussi chaotique que millimétré, un plaisir pour tous les amateurices de puzzle game et d’échecs.
11.Eclipse v2
Un classique des 4X. Explorer, Exterminer, Étendre, Exploiter tout un programme dans la dentelle. Cette refonte est dotée d’un matériel magnifique. Rien à redire, le plaisir est décuplé par la joie de voir son empire se gonfler de petites figurines toutes plus fines les unes que les autres. Un travail d’édition titanesque pour des parties incroyables.
Root est un jeu de conquête dans une forêt féerique. Les animaux se battent pour leur territoire. J’ai découvert Roots sur le tard. En quelques mots, je trouve que Root trouve son intérêt dans deux dimensions. D’abord, sa cosmétique : Root est terriblement mignon. Qui n’a pas envie d’incarner la noblesse féline, ou les loutres marchandes? Ensuite et surtout, Root est un jeu asymétrique. Très asymétrique. Dans Eclipse, l’asymétrie vient de nuances de jeux entre les factions. Dans Root chaque faction joue à un jeu différent, parfois avec des règles différentes, parfois même avec des échelles de jeux différentes. Certain·es jouent des factions entières (les chats, les oiseaux, etc.) quand d’autres jouent un vagabond.es errant.es. Les mécaniques sont intéressantes et la rejouabilité immense de part la diversité des factions et donc des set up si.
Dans océan vous êtes à la tête d’un groupe de différentes espèces qui vont évoluer génétiquement pour s’adapter à leur environnement et à l’hostilité des autres espèces. En voyant ce style graphique si particulier et cette thématique, les plus aguerri·es auront reconnu en océan le petit frère d’ “Evolution” du même auteur et illustrateur. En effet, il faut reconnaître qu’on peut y voir clairement une suite. Les mécaniques ne sont pas révolutionnées et la thématique et enjeux restent les mêmes, à la différence près que celleux qui n’aiment pas les jeux agressifs préfèreront ce second opus.
A la tête d’une entreprise de mineurs, vous allez devoir diriger des équipes et faire extraire le plus de sel de la mine de Wieliczka. Le jeu est complexe sans être trop dur, les différentes couches de jeux s’imbriquent bien entre elles. On a affaire à un pure jeu de placement d’ouvrier, on place, on compte, on agence, on optimise. Efficace.
Inis a deux points communs avec Magnum Sal. C’est un jeu d’ouvrier et d’enchère, et c’est un jeu dont le thème n’a pas encore été usé jusqu’à la moelle. Vous êtes à la tête d’un clan celte et vous allez devoir maintenir votre autorité, le plus longtemps sur un territoire le plus grand possible. Le jeu est efficace et beau. Un système intelligent de carte permet d’ajouter une pointe d’aléatoire, juste ce qu’il faut pour qu’il reste piquant. Inis est le 3eme volet celte d’une “trilogie informelle mythologies” chez matagot . Les premiers opus étant Cyclades (<3) et Kemet. A noter que le dessin de la version originale est du même artiste que le portrait du Che.
Voilà pour le bilan ludique de l’année 2022 ! Bien évidemment, une grande partie de ces jeux est disponible dans la ludothèque – présente sur tous nos séjours ! Et n’hésite pas à demander aux équipes pédagogiques de t’initier aux jeux qui te font envie !
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