Les vacances au programme : découvrez notre nouvelle campagne !
L’article 24 de la déclaration universelle des droits de l’homme indique que :
Pourtant, on ne cesse de remplir l’emploi du temps des personnes mineures d’obligations et de pratiques qui se veulent éducatives, ou de décider à leur place de l’usage de leur temps. Elles ne disposent donc pas toujours de ce droit au repos et aux loisirs qui leur plaisent.
En 2023, nous avons décidé de lancer une campagne pour sensibiliser le grand public mais aussi les acteurices du secteur sur ce sujet.
Des vacances au programme : stop à la surenchère éducative !
Comme nous l’avions mentionné dans notre article sur les limites du modèle colonial, aujourd’hui, “Les différences entre les activités périscolaires et les activités de l’école relèvent que de variations pédagogiques secondaires” (Thin, 1994). Ce sont par ailleurs les activités dont le format est le plus proche de celui d’un cours qui reçoivent le plus de succès (sports, cours de solfèges, vacances apprenantes, garantie d’ateliers, etc). Or, il est démontré que ces activités ne sont pas considérées par les enfants et ados comme des loisirs mais comme un investissement de leur temps qui leur sera utile plus tard (Barrère 2011, Glevarec 2010).
Les vacances au programme : stop aux projets imposés !
Beaucoup d’organismes centrent leur programme sur un projet : lea jeune revient ainsi à la maison avec une réalisation – prouvant la rentabilité du temps passé.
L’envers du décors, ce sont des jeunes levé·es tôts pour avancer sur leur code informatique, une angoisse de ne pas réussir dans les temps à coudre sa robe pour le défilé du dernier jour, des nuits passées par les équipes à ressouder des gadgets d’espionnage… Autant de temps et d’énergie confisquée à ce qui me paraît pourtant fondamental : échanger, savoir comment va l’autre, permettre la rencontre, prendre du temps pour s’assurer de la sécurité psychique, physique et morale.
Les vacances au programme : non aux garanties catalogue
Quand ce n’est pas un projet, c’est un planning d’activité que les familles achètent : peu importe que les jeunes aient envie ou non d’y participer.
En résultent des journées ultra-denses où il est obligatoire de participer à chaque temps et des jeunes forcé·es de répondre aux attentes de leurs parents – même si cela veut dire pleurer d’épuisement à la mi-séjour. Naissent également des situations de violence quand le consentement des jeunes n’est pas respecté : personnes menstruées forcées de se baigner, sortie catalogue maintenue en pleine canicule, besoin d’isolement ignoré, etc.
Les vacances au programme : faire ce qui nous plaît
Toustes en Colo refuse de reproduire ces schémas. Nous souhaitons que les vacances des jeunes soient des temps d’apaisement et de relâchement et que chaque personne puisse profiter des vacances qui lui font envie.
Laisser les jeunes prendre les décisions qui les concernent
En vacances, il ne viendrait à l’idée de personne d’imposer à une personne adulte une heure de lever, de coucher, un emploi du temps ou des activités. Les jeunes sont des personnes entières, à même de connaître leur rythmes, goûts, envies.
A nous maintenant de leur donner les moyens de leur autonomie. Cela passe par la déconstruction des rapports de domination majeur-mineur mais aussi internes au groupe. Ces enjeux sont au cœur de nos travaux et de nos réflexions.
Les vacances au programme : se recentrer sur le plus important
Etre ensemble, partager, découvrir, prendre le temps… sont d’autant plus importants que peu d’espaces le permettent.
Toustes en Colo cherche à tout instant à s’affranchir du sur-remplissage, en mettant les jeunes au centre de leurs vacances.
Le dispositif de la campagne "Les vacances au programme"
La campagne a débuté mi-mai sur nos réseaux sociaux. N’hésitez pas à nous soutenir en la partageant dans vos réseaux !
Pour aller plus loin
Cet article aborde superficiellement de nombreux sujets qui méritent d’être creusées. Voici quelques ressouces pour aller plus loin sur ces sujets :
Sur le modèle colonial et la déflation éducative
- “A Propos du Modèle Colonial” – Mélina Raveleau Thibaut Wojtkowski – 2023
- “Pour une critique radicale des impensés de l’animation” Ronan David, Baptiste Besse-Patin – 2013
- “Le centre de vacances et de loisirs prisonnier de la forme scolaire” Jean Houssaye – 1998
- “Et si les ACMs n’étaient plus éducatifs ?” – Jean-Michel Bocquet – 2022