Colo Végétarienne : Les colos Toustes en Colo sont des colos végétariennes. En effet, nous souhaitons construire des colos qui réfléchissent leur impact sur l’environnement. Dans ce contexte, la question de la viande se pose forcément. On vous explique notre choix dans cet article.
Colo Végétarienne : Un choix éco-responsable
La consommation de viande et de poisson est inévitablement nocive pour l’environnement. En colo, cet impact est exacerbé par les règlementations en vigueur dans les ACM. On vous donne plus de détail ici.
Colo végétarienne : Le coût écologique de la viande
Commençons par l’évidence : la viande, ça pollue. Aujourd’hui, l’élevage de bétail est responsable d’environ 15% des émissions de gazs à effets de serre (FAO 2013). L’élevage est également l’une des principales causes de la déforestation de la forêt amazonienne ainsi qu’une source importante de consommation de l’eau potable. Pour le dire cruement : manger de la viande et lutter contre le dérèglement climatique ne font pas bon ménage.
Les ressources sont nombreuses pour s’informer à ce sujet, à l’image de la vidéo ci-dessous qui résument les principaux enjeux liés à la consommation de viande :
Colo Végétarienne : Le poisson n'est pas non plus une solution
Que ce soit les médicaments utilisés par les élevages intensifs, les émissions causées par la pèche ou parce que la chaine du froid des produits marins est particulièrement stricte (conservation à très basse température du lieu de pèche jusqu’au lieu de consommation), le poisson n’est également pas une bonne solution de remplacement dans nos repas.
Face à ce constat, une solution d’impose : végétaliser nos assiettes. Remplacer la viande par du poisson déplace le problème mais ne le résoud pas : c’est bien du côté des légumes et des féculents qu’il nous faut aller chercher pour que notre alimentation soit alignée avec nos valeurs.
Les normes d'hygiène en colonies de vacances
Colo Végétarienne
A ces données, il faut ajouter la condition propre des colonies de vacances. En effet, l’alimentation distribuée dans le cadre des accueils collectifs de mineur·es est particulièrement règlementée. Les colos doivent respecter un guide des bonnes pratiques d’hygiène qui est très contraignant . Il l’est notamment lorsqu’il s’agit de denrées d’origine animale.
Le guide impose
- de ne passer que par des fournisseurs de viande et de poisson agréés : il s’agit de produits issus de grandes marques et vendus sous emballage avec un numéro d’identification. Cela exclue les produits locaux, les boucheries, les fermes et la vente au vrac.
- de garantir la chaîne du froid jusqu’à cuisson. La viande et le poisson sont des produits particulièrement sensibles et qui demandent donc de rester à une température inférieure à 2 degré tout au long du transport. Contrairement aux autres denrées périssables qui doivent rester à moins de 8 degré – et peuvent donc faire l’objet d’un transport en glaciaire – le transport de la viande et du poisson demande une logistique de transport qui implique bien souvent une livraison en camion réfrigérée.
- de garder les frigos à une température très basse : Pour la même raison, les frigos doivent être poussés à leur fonctionnement maximum – à tout moment, si l’un d’eux passe au dessus de 2 degré, toute la viande doit être jetée.
- de ne conserver ces produits qu’au maximum deux jours – ce qui implique donc de multiplier les livraisons décrites au dessus.
Les fromages qui peuvent faire l’objet d’une demande de dérogation et ont des DLC plus loin dans le temps. Ce n’est pas le cas de la viande : consommer de la viande et du poisson en colo impose de passer par l’industrie agro-alimentaire. Consommer ces produits ne peut donc en aucun cas s’inscrire dans une démarche locavore et/ou éco-responsable. Ce sont par ailleurs des produits sensibles qui amènent un danger supplémentaire en terme d’hygiène et de restauration collective.
C’est en prenant en compte ces contraintes que nous avons fait le choix d’une colo végétarienne.
Colo Végétarienne : Un outil pédagogique
Une meilleure prise en charge des régimes alimentaires
Exclure la viande de nos menus permet une meilleure prise en charge de plusieurs régimes alimentaires. En effet, il est très facile de respecter les régimes cacher, halal, les personnes ne mangeant pas de porc et bien évidemment les régimes végétariens.
Il suffit également d’une adaptation très légère pour remplacer le lait animal par du lait végétal, le beurre par de la margarine et les oeufs par des compotes, de l’aquafaba ou de la maizena. On peut ainsi prendre en charge les régimes végétaliens, les allergies aux oeufs (courantes) et les allergies au lactose (également très répandu).
Enfin, le temps gagné sur cette logistique permet de réfléchir la prise en charge des régimes restant : allergies alimentaires, néophobies, intolérances, choix, etc.
En bref : préférer une colo végétarienne, mettre les produits laitiers à côté couvre une grande majorité des régimes. Cela nous dégage du temps pour prendre en charge les régimes restants et s’assurer que toustes puissent profiter de repas adaptés.
Une vraie réfléxion sur la variété des goûts et saveurs
Passer au végétarien nous incite à nous affranchir des repas classiques de colonies de vacances : purée jambon, petits pois carottes steak, épinard et oeufs florentines, saucisse lentille, poulet salsifis, palette à la diable et haricots, etc..
Le végétarien nous incite à aller chercher d’autre saveurs : c’est une vraie possibilité de découverte : dhal, couscous, lasagnes de légume, ferni, chana massala, tandori, chili, etc.
Une plus grande flexibilité et capacité d'adaptation
Les denrées végétariennes étant moins sensibles, elles nous permettent de nous adapter plus facilement aux enjeux du terrain. Là où décaler un repas à base de viande revient à jeter celle-ci et de fait à gaspiller, il est aisé de repousser un dhal au lendemain pour improviser un barbecue, un feu de camp ou un pique nique.
C’est une vraie possibilité de laisser les jeunes participer activement à la vie du séjour et faire des propositions organisationnelles.
Colo Végétarienne : Sans compromis sur la qualité ou sur l'équilibre alimentaire
Une majorité de l'alimentation issue de l'agriculture biologique
Sur nos colos, nous essayons de toujours prioriser les produits issus de l’agriculture dès que cela est possible.
Concrètement, notre fournisseur pour le “sec” ne propose que des produits bios et pour au vrac dès que cela est possible. Les petits compléments nécessaires proviennent également du bio dès que possible. Par contre, si le groupe veut des chamallows pour un feu de camp, ou si nous nous partageons une barquette de frites au bord du lac, il se peut que les produits ne soient pas 100% bio.
Le choix des circuits courts
Les fruits, les légumes et les herbes aromatiques proviennent de producteurices de la région : chaque gîte a un fournisseur privilégié avec des produits de qualité que nous récupérons à l’occasion du marché hebdomadaire.
Le fromage (y compris le fromage rapé) provient des fruitières les plus proches : le meilleur ouvrier de France pour le gîte du Bas Jura et la fruitière spécialiste du Morbier pour le gîte du Haut Jura.
Enfin, le pain provient d’artisans boulangers situés autour des gîtes.
Une hygiène alimentaire irréprochable et un équilibre alimentaire garanti
Notre hygiène alimentaire et l’équilibre de nos menus ont fait l’objet d’un contrôle sanitaire en 2021. A l’issue de celui-ci, les autorités ont rendu un rapport “Très satisfaisant” – soit une évaluation supérieure à un grand nombre de lieux proposant une restauration collective. Vous pouvez trouver le rapport d’inspection complet sur les sites des autorités en question.
Colo végétarienne : Pour conclure
Il n’est pas possible pour nous de proposer de la viande tout en essayant de réfléchir l’impact de nos séjours sur la planète. Une colo écoresponsable est forcément une colo végétarienne. Par ailleurs, ce choix est également aligné avec nos autres objectifs éducatifs : des vacances pour chacun·e et des vacances pour toustes.