« A propos de la rémunération des équipes d’animation » – Un communiqué de l’association Toustes en Colo suite à la grève du secteur de l’animation du 30 juin 2022.
Communiqué de Presse
Aujourd'hui, les acteurices de l'éducation populaire sont en grève.
« Ensemble, exigeons le repect pour les animateurs, les animatrices et l’ensemble de l’éducation populaire »
L’équipe de Toustes en Colo soutient cette manifestation et dénonce les conditions de travail précaires imposées partout dans le secteur.
Salaires non revalorisés depuis presque 20 ans, jours de repos non rémunérés, temps de préparation non reconnu, emplois sans contrat de travail… Les pratiques du secteur ont favorisé la pénurie historique de personnel que vivent plusieurs organismes cet été.
Parmi les revendications de l’intersyndicale, on retrouve les demandes suivantes :
- Revalorisation de +15% des salaires, dans le secteur associatif comme dans les groupes privés
- Un titularisation (dans le public) ou une embauche en CDD/CDI dans le cadre des emplois non associatifs
- Un taux d’encadrement d’un anim pour 12 jeunes au delà de 6 ans
- Des budgets de fonctionnement à hauteur des besoins
- Des formations et des moyens pour accueillir le handicap
Est également dénoncée la présence de grands groupes financiers dans un secteur autrefois associatif – qui dégagent des marges importantes et vampirisent les aides et subventions de l’état, mais surtout qui favorise la mise en concurrence mercantile des acteurices de l’éducation populaire.
En fondant Toustes en Colo, nous avons souhaité lutter contre ce modèle, et notre fonctionnement déjà à plusieurs des attentes exprimées par les éducateurices.
Nous souhaitons toutefois réfléchir à comment rémunérer correctement les équipes partant sur nos séjours. Nous souhaitons aussi valoriser le travail organisationnel effectué en amont, aujourd’hui encore bénévole et chronophage pour l’équipe de Toustes en Colo.
Nous avons donc décidé de revaloriser dès la fin de l’été les salaires des équipes pédagogiques : animateurices et directeurices. Les embauches seront par ailleurs garanties peu importe le remplissage des séjours.
Pour que cela ne se répercute pas sur le tarif des colos que nous proposons, nous aurons besoin de l’aide des pouvoirs publics. La répartition des aides et des subventions doit prendre en compte les marges, les bénéfices et les chiffres d’affaire, pour que des petites structures défendant profondément les valeurs de l’éducation populaire puissent survivre, et que les colonies de vacances cessent d’être un produit de consommation comme un autre.
L’éducation populaire est un sujet important, et nous devons considérer correctement les personnes qui s’impliquent pour que ces initiatives continuent d’exister.
